Panier
0

Votre panier est vide.

Total0,00 

Voir mon panier

Intolérance à l'histamine

L’intolérance à l’histamine est une condition complexe et souvent méconnue, marquée par des symptômes variés qui diffèrent largement d’une personne à l’autre. On parle d’intolérance à l’histamine lorsqu’une personne métabolise difficilement les sources d’histamine ingérées de manière exogène par l’alimentation. Diagnostiquer ce trouble est particulièrement difficile car les manifestations cliniques sont variables et parfois inconsistantes.

 

Souvent, les personnes atteintes traversent une véritable errance thérapeutique. La similarité de certains symptômes de l’intolérance à l’histamine à ceux d’autres pathologies, peut compliquer la pose d’un diagnostic. De plus, la complexité de cette pathologie nécessite du temps et une approche holistique, combinant expertise médicale, compréhension du métabolisme ainsi qu’un accompagnement nutritionnel et en santé naturelle.

 

Parcourons ensemble les dernières avancées scientifiques sur ce phénomène encore méconnu, afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et les interactions métaboliques globales qui l’accompagnent.

Physiologie de l’histamine

Métabolisme de l’histamine (rôle de la DAO)

Le métabolisme de l’histamine se déroule principalement via deux voies enzymatiques, impliquant les activités de l’histamine N-méthyltransférase (HNMT) et de la diamine oxydase (DAO), également appelée histaminase.

 

L’histamine est rapidement métabolisée. La majeure partie de l’histamine est métabolisée par la voie de HNMT qui se trouve dans le système nerveux central (SNC), le muscle lisse intestinal, la muqueuse de l’intestin grêle, le foie et les reins. L’histamine restante est métabolisée par la DAO, située dans la muqueuse de l’intestin grêle, le foie, les reins, certaines cellules (éosinophiles), le placenta et la peau.

La DAO est une oxydase à cuivre catalysant la désamination des amines biogènes comme la putrescine, la cadavérine et autres. Elle catalyse aussi la désamination oxydative de l’histamine en imidazole acetaldehyde

 

Histamine + O2 + H2O → Imidazole-4-acetaldehyde + H2O2 + NH3

 

Cette réaction produit deux déchets secondaires :

  • Le peroxyde d’hydrogène (H₂O₂) – un composé oxydant qui peut générer du stress oxydatif dans l’organisme et qui peut limiter l’activité de l’enzyme DAO.
  • L’ammoniac (NH₃) – une substance qui, en excès, peut être toxique pour le système nerveux et le foie.

La réaction de destruction du H₂O₂ peut être accélérer par une enzyme appelée catalase. Elle assure la décomposition du H₂O₂, ce qui augmente le taux d’oxygène disponible et favorise ainsi la dégradation de l’histamine. L’activité de la catalase peut être soutenue avec la complémentation en antioxydants tels que : les vitamines C et E, le sélénium (cofacteur du glutathion peroxydase) et les polyphénols (thé vert, curcuma, baies…).

 

Quant à l’élimination de l’ammoniac, ce dernier est éliminé par le cycle de l’urée (dans le foie).
Il est important de soutenir le métabolisme du foie en s’assurant d’apporter des cofacteurs essentiels comme le magnésium, les vitamines B (notamment la B6), le zinc, et des citrates et bicarbonates favorisant un bon équilibre acido-basique. Certains acides aminés comme l’arginine et la citrulline favorisent aussi l’élimination de l’ammoniac.

 

Source du schéma : Ying Zhao et al. (2022). Histamine Intolerance—A Kind of Pseudoallergic Reaction. Biomolecules, 12, 454.

De plus, la zéolite sous forme de ‘clinoptilolite’ est un excellent capteur naturel d’ammoniac grâce à sa structure microporeuse en nid d’abeille et sa charge négative.

 

Elle agit comme une éponge moléculaire, attirant et piégeant les ions ammonium (NH₄⁺) dans son réseau cristallin, empêchant ainsi leur accumulation dans l’organisme.

 

Ce processus, appelé échange ionique, permet de réduire la charge toxique de l’ammoniac et d’alléger le travail du foie et des reins dans son élimination.

L’intolérance à l’histamine, c’est quoi ?

L’histamine est une molécule naturellement présente dans l’organisme et dans certains aliments. Elle joue un rôle clé dans le système immunitaire, la digestion et la régulation des fonctions corporelles comme la circulation sanguine.

Cependant, en excès, elle peut entraîner, chez certaines personnes des réactions pseudo-allergiques difficiles à identifier car elles n’impliquent pas nécessairement une activation du système immunitaire spécifique. On parle alors d’intolérance à l’histamine. C’est une réponse inappropriée de l’organisme due à une accumulation excessive d’histamine. Cette surcharge résulte d’un déséquilibre entre la production, l’apport exogène (alimentation) et l’élimination de l’histamine par les enzymes de dégradation principales (DAO et HNMT).

 

Manifestations physiques 

 

Quatre types de récepteurs à l’histamine, H1, H2, H3 et H4, largement répartis dans l’organisme humain, ont été identifié. Cela explique la variété des symptômes observés lors d’une libération importante d’histamine.

 

Source du schéma : Ying Zhao et al. (2022). Histamine Intolerance—A Kind of Pseudoallergic Reaction. Biomolecules, 12, 454.

Les causes

Syndrome d’activation des mastocytes : cette condition entraîne une libération excessive d’histamine par les mastocytes, provoquant une hypersensibilité généralisée et des réactions inflammatoires.

 

Intolérance au gluten : chez certaines personnes, la consommation de gluten peut déclencher une inflammation intestinale qui perturbe la dégradation de l’histamine et aggrave les symptômes d’intolérance.

 

Leaky gut (perméabilité intestinale accrue) : une barrière intestinale altérée permet le passage de toxines et de particules alimentaires non digérées dans la circulation sanguine, stimulant une réponse immunitaire excessive et augmentant la charge en histamine.

 

Infections intestinales : les infections bactériennes, virales ou parasitaires peuvent déséquilibrer le microbiote intestinal et réduire l’efficacité des enzymes responsables de la dégradation de l’histamine.

 

Maladies inflammatoires digestives : des pathologies comme la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse entraînent une inflammation chronique de l’intestin, augmentant la libération d’histamine et réduisant sa dégradation.

 

Carences en nutriments : un déficit en nutriments essentiels, comme la vitamine B6, le cuivre ou la vitamine C, peut altérer l’activité de l’enzyme diamine oxydase (DAO), essentielle à la dégradation de l’histamine.

 

Mutations génétiques : certaines variations génétiques peuvent affecter l’efficacité des enzymes impliquées dans la régulation de l’histamine, comme la DAO ou l’histamine N-méthyltransférase (HNMT), favorisant une accumulation excessive.

 

Certains médicaments : des médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les antibiotiques ou les antidépresseurs peuvent inhiber l’activité de la DAO ou déclencher une libération accrue d’histamine, exacerbant les symptômes d’intolérance.

 

Source : Campbell, B. (2019). The 4-Phase Histamine Reset Plan: Getting to the Root of Migraines, Eczema, Vertigo, Allergies, and More. Page Street Publishing.

Les aliments riches en histamine et libérateurs d’histamine

 

Plusieurs aliments sont liés à la production de l’histamine. Certains en sont riches alors que d’autres ont la capacité de provoquer sa libération.

 

Les principaux aliments qui peuvent entrainer une libération massive de l’histamine sont : l’alcool (le vin, rouge notamment, et la bière), les agrumes (oranges, citrons, mandarines), le chocolat, la papaye, le kiwi, la poire, la banane, l’ananas, la pêche, l’abricot, la réglisse. Les aliments riches en épices (cannelles, anis, muscade, etc.) renfermant certains additifs (tartrazine, sulfite, BHA, BHT, etc.) ont aussi cette capacité.

 

Les aliments contenant naturellement une grande quantité d’histamine sont surtout ceux qui ont été fermentés, vieillis ou transformés.

 

Les charcuteries et viandes fumées, les épinards, les avocats, les fromages vieillis, les légumes fermentés (choucroute, kimchi), les fromages affinés, la tomate, le poisson en conserve (sardines, thon), les fruits de mer, l’aubergine, la levure alimentaire, les produits à base de soja, les produits à base de levure, les légumineuses et les oléagineux.

L’effet de certains médicaments

Certains médicaments peuvent soit provoquer l’intolérance à l’histamine, soit aggraver la condition en inhibant l’enzyme DAO.

  • Antibiotiques (notamment les tétracyclines et les pénicillines) – qui peuvent perturber le microbiote intestinal et favoriser la production d’histamine.
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) – comme l’ibuprofène et l’aspirine, qui peuvent inhiber l’activité de la DAO.
  • Antidépresseurs (notamment les inhibiteurs de la monoamine oxydase – IMAO) – qui peuvent interférer avec la dégradation de l’histamine.
  • Antihistaminiques (les premiers, comme la diphénhydramine) – qui peuvent augmenter la production d’histamine dans certaines situations.
  • Corticostéroïdes – qui peuvent affecter l’équilibre du système immunitaire et favoriser une réaction inflammatoire.
  • Médicaments contre les reflux gastriques (inhibiteurs de la pompe à protons ou anti-H2) – qui modifient l’acidité gastrique et peuvent interférer avec la dégradation de l’histamine.

 

Guide d’évaluation des symptômes et des facteurs sous-jacents

 

1. Avez-vous déjà ressenti de la fatigue après avoir mangé certains aliments, autres que des aliments riches en sucre ?

2. Votre nez coule-t-il parfois pendant que vous mangez certains aliments ?

3. Souffrez-vous de vertiges ou de sensations de vertige ?

4. Avez-vous déjà ressenti un resserrement dans votre gorge après avoir mangé (ou même de façon aléatoire) ?

5. Avez-vous une pression artérielle basse ?

6. Souffrez-vous de migraines ?

7. Avez-vous des problèmes de peau comme de l’eczéma, de la dermatite ou du psoriasis ?

8. Ressentez-vous de l’anxiété ou des attaques de panique ?

9. Ressentez-vous des symptômes indésirables après avoir mangé des aliments fermentés ?

10. Souffrez-vous parfois de troubles du transit (constipation et/ou diarrhée) sans en connaître la cause ?

11. Votre visage rougit-il facilement et reste-t-il rouge pendant ou après un entraînement ?

 


 

ZOOM SUR LES FACTEURS AGGRAVANTS DE L’INTOLÉRANCE À L’HISTAMINE

Le stress

 

Un niveau de stress élevé et chronique peut avoir un impact majeur sur la production d’histamine dans le corps. Ce dernier stimule la dégranulation des mastocytes, qui en s’ouvrant, entraînent la libération d’histamine et d’autres médiateurs inflammatoires dans l’organisme. Un stress prolongé peut entraîner une libération accrue et continue d’histamine, favorisant ainsi l’anxiété et pouvant perturber le sommeil (des taux de cortisol et d’histamine élevé favorisent les réveils nocturnes).

De plus, le stress chronique impact négativement le microbiote intestinal et augmente les risques de dysbiose et de perméabilité intestinale. Il favorise l’inflammation systémique, réduisant l’activité de la diamine oxydase (DAO), l’enzyme chargée de dégrader l’histamine. Lorsque cette enzyme fonctionne mal, l’histamine s’accumule dans l’organisme et intensifie les réactions inflammatoires. Les recherches indiquent une relation significative entre la dysbiose intestinale et l’apparition de maladies intestinales, telles que les maladies inflammatoires de l’intestin, l’intolérance à l’histamine et le syndrome de l’intestin irritable. (1)

 

Le lien entre le stress et l’histamine est bidirectionnel ; en effet le stress augmente le taux d’histamine et un taux d’histamine élevé favorise un état d’anxiété chronique et des troubles du sommeil. C’est pourquoi, un régime pauvre en histamine impact positivement le bien-être émotionnel et une meilleure gestion du stress augmente la tolérance à certains aliments riches en histamine. Il n’est pas rare d’entendre « je digère beaucoup mieux quand tout va bien dans ma tête ».

Le dysfonctionnement thyroïdien

 

Bien que cette information soit encore peu connue à ce jour, il est important de savoir que le dysfonctionnementthyroïdien et l’intolérance à l’histamine peuvent s’influencer mutuellement. (2)

 

En cas d’hypothyroïdie, une diminution des hormones thyroïdiennes, notamment la T3, peut stimuler l’activité des mastocytes, augmentant ainsi la libération d’histamine dans l’organisme. À l’inverse, en cas d’hyperthyroïdie, un excès d’hormones thyroïdiennes peut accroître le nombre de récepteurs à l’histamine, intensifiant la réponse de l’organisme à cette substance.

 

Si cette situation s’accompagne d’une réduction de l’enzyme DAO, responsable de la dégradation de l’histamine, cela peut favoriser une intolérance.

 

De plus, des niveaux élevés d’histamine ont été associés au développement de maladies auto-immunes, telles que la thyroïdite de Hashimoto. La thyroïdite d’Hashimoto aussi peut expliquer une histaminose dans la mesure où les anticorps thyroïdiens se fixent sur les récepteurs les IgE des mastocytes et déclenchent ainsi l’histamine. Enfin, certains facteurs à l’origine de l’intolérance à l’histamine, comme le SIBO ou l’hyperperméabilité intestinale, peuvent également contribuer à un dysfonctionnement de la thyroïde. (3)

 

En cas d’hyper-histaminose, associée à un dysfonctionnement thyroïdien, le plasma marin du professeur René Quinton, peut s’avérer très utile en raison de sa richesse en oligo-éléments et minéraux, essentiels au bon fonctionnement de la glande thyroïde.

 

L’eau de mer est riche en sélénium et en zinc, sous une forme ionisée et biodisponible, qui sont des cofacteurs indispensables à la thyroïde. De plus, l’eau de mer en tant que ressource naturelle en iode, va contribuer à la production des hormones thyroïdiennes (T3 et T4).

 

Le plasma marin est en outre, un grand reminéralisant et alcalinisant du terrain, il va contribuer à l’équilibre acido-basique et permettre de restaurer l’équilibre électrolytique et l’homéostasie cellulaire. Il est idéal en cas d’inflammation de bas grade puisqu’il aide à moduler la réponse inflammatoire et favorise la régénération des tissus.

 

De plus, en soutenant l’activité enzymatique et la production d’énergie cellulaire, il joue un rôle bénéfique sur le métabolisme général et contribue à optimiser les fonctions physiologiques globales, y compris la digestion, en stimulant la production des sucs gastriques et en favorisant l’absorption des nutriments.

Source du schéma : Campbell, B. (2019). The 4-Phase Histamine Reset Plan: Getting to the Root of Migraines, Eczema, Vertigo, Allergies, and More. Page Street Publishing.

Les hormones féminines

 

Dans l’appareil génital féminin, l’histamine, est principalement produite par les mastocytes, les cellules endothéliales et les cellules épithéliales de l’utérus et des ovaires. Chez les femmes, l’intolérance à l’histamine peut se manifester par des symptômes exacerbés lors des fluctuations hormonales du cycle menstruel.

 

Il a été démontré que l’histamine exerce un effet stimulant dose-dépendant sur la synthèse de l’estradiol via le récepteur H1R, tandis qu’un effet plus modeste est observé sur la production de progestérone.

 

L’histamine, en stimulant la synthèse d’estradiol, pourrait ainsi exacerber la dysménorrhée. Les contractions utérines douloureuses de la dysménorrhée primaire sont principalement causées par une production accrue de prostaglandine F2α au niveau de la muqueuse, stimulée par l’estradiol et atténuée par la progestérone.

 

Ainsi, l’histamine pourrait aggraver la dysménorrhée en augmentant les concentrations d’œstrogènes. Inversement, les œstrogènes peuvent influencer l’action de l’histamine. Une augmentation significative de la taille des papules et des rougeurs en réponse à l’histamine a été observée, correspondant à l’ovulation et au pic des concentrations d’œstrogènes.

 

Pendant la grossesse, le placenta sécrète d’importantes quantités de diamine oxydase (DAO), une enzyme qui dégrade l’histamine. Cette production massive de DAO pourrait expliquer les rémissions observées chez les femmes intolérantes à l’histamine durant la gestation. (4)

 

Ces interactions complexes entre l’histamine et les hormones sexuelles féminines soulignent l’importance d’une approche intégrée dans la prise en charge des patientes présentant une intolérance à l’histamine. La prise en compte du statut hormonal, notamment en cas de dominance œstrogénique, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques, par exemple par la modulation de l’activité de la DAO ou l’utilisation de traitements ciblant les récepteurs de l’histamine.

Le microbiome

 

Un microbiote déséquilibré : un facteur clé de l’intolérance à l’histamine

 

Des recherches récentes montrent que la composition du microbiote intestinal diffère entre les personnes souffrant d’intolérance à l’histamine et celles en bonne santé. Certaines altérations spécifiques pourraient jouer un rôle clé dans cette intolérance.

 

Une étude de 2018 a comparé le microbiote de patients intolérants à l’histamine avec celui de personnes souffrant d’autres intolérances alimentaires et d’individus sains. Elle a révélé une dysbiose intestinale marquée par une moindre diversité bactérienne et des modifications spécifiques, favorisant des niveaux élevés d’histamine et aggravant ainsi les symptômes. (5)

 

Une autre étude a identifié une présence accrue de bactéries productrices d’histamine, telles que Staphylococcus, Proteus, Clostridium perfringens et Enterococcus faecalis, chez les patients intolérants. Cette prolifération pourrait contribuer à l’accumulation d’histamine. (6)

 

Impact des maladies inflammatoires de l’intestin

 

Les maladies intestinales comme le syndrome de l’intestin irritable (SII) ou la maladie de Crohn sont souvent associées à un déficit en DAO (diamine oxydase) et HNMT (histamine N-méthyltransférase), enzymes essentielles à la dégradation de l’histamine.

 

Un cercle vicieux s’installe : une muqueuse intestinale altérée augmente la perméabilité intestinale (leaky gut), laissant passer plus d’histamine dans la circulation sanguine.

 

Le déficit en DAO et HNMT limite son élimination, provoquant divers symptômes (diarrhées, ballonnements, douleurs abdominales, migraines, rougeurs cutanées, palpitations).

 

L’accumulation d’histamine entretient l’inflammation intestinale, aggravant l’intolérance.

 

Restaurer l’intégrité de la barrière intestinale réduit la perméabilité et aide à mieux réguler l’histamine. Un microbiote équilibré joue un rôle clé en maintenant un équilibre entre les bactéries qui produisent l’histamine et celles qui la dégradent. De plus, un intestin sain favorise l’absorption des nutriments nécessaires aux enzymes de dégradation, contribuant ainsi à atténuer les symptômes. (7)

L’hygiène de vie

 

Facteurs environnementaux

 

Une exposition fréquente à des substances comme le pollen, les moisissures et les acariens peut augmenter le risque d’intolérance à l’histamine. De plus, des perturbateurs endocriniens peuvent se retrouver dans de nombreux produits d’utilisation quotidienne tels que les vernis à ongles, les plastiques, les nouveaux tapis, les parfums, les assouplissants textiles et divers types de cosmétiques. C’est pourquoi, au-delàs d’une réforme alimentaire pauvre en histamine, il est recommandé de privilégier autant que possible des alternatives naturelles et de faire attention aux produits utilisés à la maison et sur la peau.

 

Activité physique intense

 

Un exercice physique excessif (en particulier l’exercice aérobie) peut augmenter les niveaux d’histamine dans l’organisme, ce qui est problématique pour les personnes souffrant d’intolérance à l’histamine. De plus une activité intense, notamment lorsqu’elle est associée à un stress ou à un effort excessif, peut affecter la perméabilité de l’intestin. Cela peut permettre à l’histamine d’entrer dans la circulation sanguine plus facilement, aggravant ainsi les symptômes de l’intolérance. Cela ne signifie pas qu’il faut éviter complètement l’exercice, mais privilégier des entraînements à faible impact (musculation ou yoga) au lieu d’un exercice aérobie de haute intensité peut être un meilleur choix.

 

Consommation d’alcool

 

Un autre facteur de mode de vie pouvant contribuer à l’intolérance à l’histamine est la consommation excessive (et/ou régulière) d’alcool. L’alcool est riche en histamine et agit comme un libérateur d’histamine (favorisant la libération d’histamine dans l’organisme). Il convient donc de l’éviter ou de le limiter. En outre, l’alcool peut réduire la production de mucus protecteur dans l’intestin, favoriser l’inflammation chronique, diminuer l’absorption des certains micronutriments, déréguler la flore, … et indirectement influencer les réactions à l’histamine.

ZOOM SUR LES NUTRIMENTS CLÉS

La micronutrition

Plusieurs carences en micronutriments peuvent influencer l’intolérance à l’histamine. En effet, des recherches ont exploré le lien entre les carences en micronutriments et l’intolérance à l’histamine, en se concentrant notamment sur l’activité de la diamine oxydase (DAO), enzyme clé dans la dégradation de l’histamine.

 

Les principales carences impliquées : la vitamine B6 (pyridoxine), vitamine B9 (folate), vitamine C, cuivre, zinc, magnésium, fer.

 

Ces recherches mettent en lumière que des concentrations physiologiques de zinc inhibent la libération d’histamine par les basophiles humains et les mastocytes pulmonaires. Elles suggèrent également que le zinc bloque l’entrée du calcium induite par l’activation des IgE, réduisant ainsi la libération d’histamine et atténuant les réactions allergiques.

 

Une carence en zinc peut entraîner une libération excessive d’histamine, augmentant ainsi le risque de réactions allergiques et d’intolérance à l’histamine. Il est donc essentiel de maintenir des niveaux adéquats de zinc pour assurer une réponse immunitaire équilibrée et prévenir les manifestations d’hypersensibilité. (8)

 

La quercétine offre également un haut potentiel sur les réponses immunitaires allergiques. En effet, elle inhibe la production et la libération d’histamine, ainsi que d’autres substances allergiques et inflammatoires, possiblement en stabilisant les membranes des mastocytes. De plus, la quercétine agit en inhibant des enzymes telles que la lipoxygénase et en ciblant diverses kinases et phosphatases intracellulaires, ce qui contribue à ses effets anti-inflammatoires. (9)

 

Cela suggère que la quercétine, en tant qu’antihistaminique naturel, pourrait être bénéfique pour les personnes souffrant d’intolérance en réduisant la libération d’histamine et en modulant les réponses inflammatoires associées. (10)

Les actifs à haut potentiel

PEA

Il a été vu précédemment, que l’augmentation des mastocytes en lien avec le stress et l’inflammation augmente les taux d’histamine. Le palmitoyléthanolamide (PEA) montre un potentiel particulièrement intéressant dans ce cas. Le PEA est un amide d’acide gras aux propriétés modulatrices du système immunitaire et anti-inflammatoires. Il a été prouvé que le PEA a une action directe sur la libération d’histamine et l’inflammation en inhibant la dégranulation des mastocytes. Une étude randomisée en double aveugle, publiée en 2023, sur 108 personnes atteintes de rhinite allergique saisonnière, a montré une diminution significative des taux d’histamine, d’IL-4, d’IL-8, d’IL-10 et de TNF-α pour le groupe ayant reçu 350 mg de PEA par jour pendant 2 semaines par rapport au groupe ayant reçu un placebo. (11)

 

Le PEA a aussi la capacité de réduire la neuro-inflammation grâce à son action modulatrice sur la microglie (en favorisant les voies anti-inflammatoire). En conclusion, l’action stabilisatrice des mastocytes, combinée à ses effets sur la microglie et le système endocannabinoïde, fait du PEA un allié de choix pour réduire les symptômes associés à l’intolérance à l’histamine, notamment au niveau des réactions respiratoires, cutanées, digestives et neurologique.

Amidon résistant de pomme de terre

L’amidon résistant de pomme de terre (RPS) est un glucide qui résiste à la digestion dans l’intestin grêle et atteint le côlon, où il est fermenté par le microbiote intestinal. Cette fermentation produit des acides gras à chaîne courte bénéfiques pour la santé intestinale.

 

Des études ont montré que la supplémentation en RPS peut améliorer la santé intestinale en favorisant la croissance de bactéries bénéfiques et en réduisant la perméabilité intestinale.

 

Plus spécifiquement, une étude fait le lien avec le niveau d’histamine « Resistant Potato Starch Supplementation Reduces Serum Histamine Levels in Healthy Adults with Links to Attenuated Intestinal Permeability” publiée en 2023 dans le Journal of Functional Foods. (12)

 

En effet, cette recherche a examiné l’effet de la supplémentation en amidon résistant de pomme de terre (RPS) sur les niveaux d’histamine sérique et la perméabilité intestinale chez des adultes en bonne santé. Les résultats ont montré que la prise de 3,5 g/jour de RPS réduisait significativement les niveaux d’histamine sérique sans affecter les produits des enzymes dégradant l’histamine. De plus, la supplémentation en RPS a diminué la présence de bactéries productrices d’histamine, telles que Haemophilus et Lactobacillus, et a réduit des métabolites associés à la perméabilité intestinale, suggérant une amélioration de la fonction de la barrière intestinale. Cela souligne son potentiel pour moduler les niveaux d’histamine et améliorer la santé intestinale.

APPROCHE NATURELLE

Suggestions de protocoles


 

Sources :

(1) Sylwia Smolinska, et al. (2022). Histamine: A Mediator of Intestinal Disorders—A Review. Metabolites. 2022 Sep 23;12(10):895.

(2) Elisa Landucci et al. (2019). Thyroid Hormone, Thyroid Hormone Metabolites and Mast Cells: A Less Explored Issue. Front Cell Neurosci. 2019 Mar 29;13:79.

(3) Becky Campbell (2019). The 4Phase Histamine Reset Plan, Page Street Publishing Co.

(4) Laura Maintz et al. (2007). Histamine and histamine intolerance. Am J Clin Nutr. 2007 May;85(5):1185-96.

(5) Cirkovic, A., et al. (2018). Histamine intolerance: The current state of the art. Clinical Nutrition, 37(4), 984-992. https://doi.org/10.1016/j.clnu.2017.06.018.

(6) Pereira, R. A., et al. (2022). Histamine Intolerance: From Pathophysiology to Treatment. Frontiers in Nutrition, 9, 1018463. https://doi.org/10.3389/fnut.2022.1018463.

(7) Hrubisko, M., et al. (2021). Histamine Intolerance—The More We Know the Less We Know. Nutrients, 13(10), 3431. https://doi.org/10.3390/nu13103431.

(8) Schauss, A. G., & Ducharme, M. P. (2022). Zinc deficiency and zinc supplementation in allergic diseases. Nutrients, 14(3), 712. https://doi.org/10.3390/nu14030712.

(9) Li, Y., Yao, J., Han, C., Yang, J., Chaudhry, M. T., Wang, S., Liu, H., & Yin, Y. (2016). Quercetin, inflammation and immunity. Nutrients, 8(3), 167. https://doi.org/10.3390/nu8030167

(10) Venesson, J. (2023). La quercétine est-elle efficace contre la rhinite allergique ? Consulté le 18 février 2025, sur https://www.julienvenesson.fr/la-quercetine-est-elle-efficace-contre-la-rhinite-allergique/

(11) David Briskey  et al. (2023). The Effect of Levagen+ (Palmitoylethanolamide) Supplementation on Symptoms of Allergic Rhinitis-A Double-Blind Placebo-Controlled Trial. Nutrients. 2023 Nov 28;15(23):4940.

(12) Cummings, D. P., et al. (2023). Resistant Potato Starch Supplementation Reduces Serum Histamine Levels in Healthy Adults with Links to Attenuated Intestinal Permeability. Journal of Functional Foods, 99, 105271. https://doi.org/10.1016/j.jff.2023.105271.


 

Document réservé à l’usage des praticiens de santé.